Annexe 1998 ROTARY CLUB DE
MARSEILLE SAINT JEAN
Conférence de Madame Christiane DESROCHE-NOBLECOURT
Inspecteur Honoraire des Musées de France, Chef du
Département Egyptien du Louvre
21 novembre 1998
‘’ Le miracle des temples de Nubie’’
Cette
Action inter clubs de Marseille avait pour but d’aider le CIP France-Egypte, en
organisant une manifestation de prestige. La section marseillaise du CIP
regroupait les 5 Présidents des clubs de Marseille qui n’ont pas ménagé leurs effort pour contribuer à la totale réussite de cette
conférence. Notre choix s’étant porté tout naturellement sur Madame Christine
DESROCHE-NOBLECOURT. Il m’incombait en tant que Président de la section de
convaincre la plus grande égyptologue française, malgré son grand âge, de se
déplacer. Après lui avoir rappelé nos propos échangés et sa longue dédicace lors
de la parution de son ouvrage la femme au temps des pharaons, tout
devint possible.
Les
400 personnes qui ont assisté à sa
conférence sont restés sous le charme de la ‘’Grande nubiade’’.
Pendant plus de deux heures tous ont admiré son talent pour communiquer avec
humour et dynamisme l’étendue de ses connaissances et apprécié le rôle que la
France a pu tenir grâce à elle. Elle a éveillé la conscience universelle et
initié la reconnaissance mondiale du patrimoine artistique. Avec l’UNESCO elle
a mené la guerre de l’impossible, le sauvetage des temples de Nubie avant
qu’ils ne soient engloutis par la retenue du barrage d’Assouan.
‘’le
8 mars 1960, de nombreuses nations ont décidé de sauver ensemble les ouvres
d’une civilisation qui n ‘appartient à aucune d’elles’’ André MALRAUX
Ces
chefs d’œuvre de l’Orient ancien devenus périssables devenaient éternels grâce
à des travaux pharaoniques ; le miracle a eu lieu.
Une
anecdote montrant la personnalité de cette grande dame, qu’elle nous conta
pendant une panne de projection et que chacun garde en mémoire.
Face
aux réticences de l’U.N.E.S.C.O et des délégations étrangères pour sauver le
Temple d’AMADA, sanctuaire de la XVIII° dynastie, qui privilégiaient celui d’ABOU SIMBEL, devant
les archéologues et les techniciens réunis au Caire, elle déclara ‘’la
France prendra en charge le Temple d’AMADA sans grever le budget déjà promis
pour ABOU SIMBEL’’ qui a coûté 36
millions §US.
De
retour à Paris, il lui restait à convaincre le Général DE GAULLE du surcoût de
la contribution française estimée alors à 2 milliards de centimes.
A
l’homme du 18 juin qui lui lance ‘’comment avez-vous pu, Madame, engager la
France sans en référer à qui de droit ?’’ elle
eut cette réplique ‘’mais Général, dans mon humble domaine je n’ai fait que
m’inspirer de votre action ? N’avez-vous pas, un jour, fait cette
déclaration sublime dont nos cœurs gardent encore l’écho, la France a perdu une
bataille, elle n’a pas perdu la guerre. Aviez-vous pris à cette époque le temps
de consulter le Gouvernement ?... ‘’ Le Général esquissa un sourire,
la France finança les travaux et AMADA fut sauvé.
Le
bénéfice de l’opération s’élevait à 22 692 FF.
4
800FF ont permis l’expédition en mars 1999, grâce au dévouement de Bernard
DREYER et au soutien du Consul Général de France au Caire, Jean-Pierre
CASTELLA, de médicaments pour un montant de
482 325FF, collectés par Jean-Pierre LUCCHINI.
1
000$ pour le soutien du projet Ezbet El-Khawaga et le solde au CIP France-Egypte pour l’envoi de
livres à la Bibliothèca Alexandrina
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